L’Appel de Jussieu (http://jussieucall.org/) lancé en octobre 2017 compte aujourd’hui plus de 100 signatures d’universités, établissements de recherche, organismes professionnels de l’Information scientifique et technique, éditions scientifiques publiques. Signatures en majorité françaises et européennes, mais aussi du Canada, d’Amérique latine, d’Inde…
Cette lettre d’information fera régulièrement le point sur les actions que les signataires mènent dans leurs établissements pour promouvoir la Science ouverte et la bibliodiversité.
Depuis ces derniers mois, on observe un foisonnement d’initiatives en faveur de la Science ouverte dans tous les pays et dans des domaines allant des modes d’écriture à l’évaluation des chercheurs et aux nouveaux modes d’édition et de peer-review, et s’appuyant sur de nouveaux modèles économiques. Sous l’effet de la diversité encouragée et soutenue par les institutions, le vieux système d’écriture et de publication concentré entre les mains et au bénéfice de quelques-uns est en voie de refondation.
De plus en plus de pays ou d’institutions se dotent maintenant d’un plan de développement de la Science ouverte et les universités nomment des Vice-présidents en charge de la Recherche, de l’Innovation ET de la Science ouverte.
Le France vient de mettre en place deux initiatives importantes au plan national pour le développement de la Science ouverte, consécutives à la nomination d’un Conseiller scientifique pour la science ouverte auprès du Directeur général de la recherche et de l’innovation au Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI) :
De plus en plus d’universités incitent très fortement ou parfois même obligent leurs chercheurs à déposer le texte intégral de leurs écrits en archive ouverte institutionnelle ou nationale. L’université de Liège en a fait depuis longtemps une obligation (http://recteur.blogs.ulg.ac.be/?p=103). Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a voté en mai 2018 un décret, proche de l’article 30 de la loi française pour une République numérique (http://archive.pfwb.be/10000000208d0d1) mais allant plus loin car étendant cette obligation de dépôt à l’ensemble des universités de la Fédération. En France, l’université d’Aix-Marseille (AMU) a, quant à elle, institué un bonus pour ses laboratoires déposants (https://oaamu.hypotheses.org/472).
Ces diverses actions nationales et internationales sont l’expression de la mise en œuvre positive de l’Appel de Jussieu. Elles sont le prélude à la reprise en main par les institutions de recherche de la maîtrise de leurs dépenses d’accès aux publications scientifiques et de l’affectation des sommes économisées à la réalisation de la Science ouverte. En témoignent les positions très dures des établissements de nombreux pays lors des négociations actuelles avec les oligopoles de l’édition.
Déjà, trois établissements français ont rendu publique une politique pour la science ouverte en phase avec les principes de l’Appel de Jussieu. L’université de Lorraine ( http://factuel.univ-lorraine.fr/node/8472) et l’université de Rennes 1 (https://www.univ-rennes1.fr/actualites/27032018/lopen-access-luniversite-de-rennes-1) et l’université de Toulouse Jean-Jaurès (https://openarchiv.hypotheses.org/446) ont décidé d’affecter les économies réalisées suite au non renouvellement du contrat Springer ou d’autres ressources dont le rapport coût/usage se révélait trop élevé, au soutien financier de différentes initiatives de science ouverte :
L’Université de Lorraine devient également la première institution française à rejoindre la Fair Open Access Alliance qui offre aux revues qui le souhaitent un soutien méthodologique et financier pour quitter les grands éditeurs commerciaux et rejoindre des plates-formes d’édition ouvertes.
Merci de nous tenir au courant des initiatives de vos établissements en faveur de la Science ouverte dans la ligne de l’Appel de Jussieu. Nous les publierons dans nos prochaines lettres d’information.